La cigarette électronique est-elle vraiment moins dangereuse pour la santé que la cigarette de tabac ?

Vous souhaitez arrêter de fumer en vous aidant de la vape, mais une question persiste : le degré de dangerosité d’une cigarette électronique ??

Voici quelques éléments qui devraient vous éclairer.

By Troubinou

Quelques données sur le tabac :

  • Le tabac est la première cause de mortalité pouvant être évitée avec environ 73 000 personnes par an en France, soit 200 personnes par jour.
  • Il tue prématurément 1 fumeur sur 2 et il n’existe pas de seuil limite au-dessous duquel un fumeur pourrait éviter tout risque.
  • Les éléments les plus nocifs présents dans la cigarette sont dégagés lors de la combustion: goudrons, particules fines, monoxyde de carbone, etc. Au total, une cigarette contient plus de 2500 substances chimiques, sa fumée plus de 4000 composants dont 93 composants dangereux parmi lesquels 60 (arsenic, benzène, cadmium, uranium 238, polonium, etc.) classées cancérigènes par le Comité international de Recherche sur le Cancer.
  • La fumée inhalée contient des particules fines qui sont les principales responsables des maladies cardiovasculaires : l’infarctus du myocarde (80% des victimes avant 45 ans), l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les anévrismes, l’artérite des membres inférieurs.
  • 1 cancer sur 3 est causé par le tabagisme et le cancer du poumon représente à lui seul 25 000 décès par an en France, dont 90% liés au tabagisme actif et 5% liés au tabagisme passif.
  • D’autres cancers sont également liés au tabac: gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus. Le risque de cancer de l’œsophage est plus fréquent en cas d’association du tabac et de l’alcool.
  • Le tabac agit également sur d’autres pathologies en les aggravant significativement : gastrites, ulcères gastro-duodénaux, diabète de type II, hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, eczéma, psoriasis, lupus, infections ORL (Nez – gorge – oreilles), cataracte et DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité, sans bien sûr oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.

“Fumer, c’est un peu comme prendre l’autoroute à contresens. Vapoter, c’est rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h.“

Et pour la cigarette électronique ?

Le liquide (e-liquide) employé dans une e-cig contient 4 ingrédients :

  • Du Propylène Glycol qui sert principalement d’exhausteur d’arômes et offre un hit (sensation de picotement dans la gorge ressentie lorsque l’on aspire une bouffée de cigarette classique ) plus ou moins puissant suivant le pourcentage contenu dans le liquide. Les études ont prouvé que le PG n’est pas cancérigène, quel que soit son mode d’utilisation. On le retrouve dans plusieurs produits de la vie courante : dans les aliments, c’est un conservateur qui lutte contre les moisissures, les boîtes de conserve, les produits laitiers, les produits macérés et fermentés. On le reconnaît facilement sur les indications imprimées sur les cartons et boîtes des aliments qu’on achète dans les grandes surfaces, portant l’inscription E490 (conservateur) ou E1520 (comme agent de texture).
  • De la Glycérine Végétale, qui permet principalement d’obtenir une vapeur plutôt douce et dense, un peu sucrée avec un hit moins prononcé. On la retrouve dans pratiquement tous les produits de beauté destinés aux peaux sèches et déshydratées.
  • Un ou plusieurs arômes alimentaires destinés à être inhalés
  • De la nicotine

Si la nicotine semble représenter une addiction, il n’est pas prouvé qu’elle soit à elle seule la raison de la dépendance à la cigarette. Selon le Pr. Molimard, tabacologue et ancien président de la Société française de tabacologie, elle n’a pas suffisamment d’effet sur le système de la récompense, cette partie du cerveau stimulée par certaines drogues.

Les travaux de Jean-Pol Tassin, chercheur à l’INSERM, ont démontré que chez les souris que c’est l’association aux IMAO (les inhibiteurs des monoamines-oxydases, présents dans le tabac et dont l’action est démultipliée par la combustion) qui donne son potentiel addictif à la nicotine.

Quoi qu’il en soit, la nicotine n’est pas une substance anodine. Sa dangerosité reste réelle, même si elle demeure sans commune mesure avec celles des autres composés se trouvant dans la fumée.

Ce qui est sur par contre, c’est que la nicotine n’est pas cancérigène. Elle permet surtout de reproduire le hit, cette sensation dans le pharynx et les bronches si chère aux fumeurs de cigarettes. Plus son dosage est élevé, plus le hit est fort, moins l’envie de fumer se fera ressentir, d’où sa présence dans les e-liquides.


Cependant, à très haute concentration, elle représente un poison mortel. Par précaution, il est donc impératif de ne pas laisser vos flacons de e-liquides à portée des enfants ou des animaux domestiques. L’information que l’on retrouve régulièrement sur Internet, et même dans plusieurs publications médicales, indique qu’elle serait létale si un adulte en avalait entre 30 à 60 mg. Cependant, il s’avère d’après le toxicologue autrichien Bernd Mayer que cette information est complètement erronée. « Cela fait plus de 100 ans que l’on nous serine que la dose létale de nicotine est de 30 mg à 60 mg pour un adulte. Ce sont des auto-expériences douteuses faites par des médecins allemands du 19e siècle qui sont à l’origine de la dose communément acceptée. ». Selon ses propres calculs, la dose létale chez l’adulte se situe au moins entre 500 mg et 1000 mg de nicotine absorbée par l’organisme ce qui correspond à une DL50 (masse nécessaire pour tuer 50% d’une population donnée )de 6,5 à 13 mg/kg, et non pas de 0,8 mg/kg.

Autant dire que c’est peu probable, le goût étant quasi insupportable et la nicotine agissant directement sur les centres liés aux nausées et vomissements.

C’est lors de la combustion qu’une cigarette classique produit de très nombreuses substances dangereuses (goudron, monoxyde de carbone, chlorure de vinyle, ammoniac, arsenic,etc.). C’est la combustion qui est responsable à 90% des menaces pathologiques liés au tabagisme.


Or l’e-cig fonctionne par vaporisation. Il n’y a aucune combustion !

La cigarette électronique présente donc l’intérêt de réduire de façon drastique l’exposition par inhalation de ces composés toxiques, voire cancérigènes. Par ailleurs, aucune étude n’a encore jamais démontré de façon formelle l’existence d’un lien entre ces modifications cellulaires et le développement de cancers, que ce soit chez l’homme ou chez l’animal. Dans l’état des connaissances actuelles, il n’existe aucune preuve scientifique démontrant que l’usage de la cigarette électronique soit un facteur de risque d’infertilité ou qu’elle perturbe le développement fœtal.

Depuis février 2016, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) considère que la cigarette électronique peut être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs. L’Agence de santé publique anglaise estime pour sa part que la cigarette électronique serait 95 % moins nocive que le tabac.

Si la cigarette conventionnelle tue environ 200 personnes par jour, pour l’instant, on ne constate à ce jour aucun décès lié à la cigarette électronique dans le cadre d’une utilisation normale. Les seuls décès reliés à la cigarette électronique en 2019 ne sont pas dus au matériel lui-même ni à son principe de fonctionnement, mais au liquide utilisé. Il s’avère qu’après enquête comme le révèle une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, que les utilisateurs ayant subi des troubles avaient utilisé dans les 90 jours avant le début de la maladie un liquide non vendu officiellement qui contenait du tétrahydrocannabinol (THC), la plus célèbre des substances psychoactives que l’on trouve dans le cannabis. Associée à de l’acétate de vitamine E qui était également présente dans ce liquide, cette dernière lorsqu’elle est inhalée peut donner naissance à un gaz toxique potentiellement irritant pour les poumons.


En Conclusion …


De plus en plus de spécialistes de la santé conseillent l’usage de la cigarette électronique dans le cadre d’une réduction des risques liés à la consommation de tabac. Pour la première fois, nous avons même vu notre gouvernement conseiller la cigarette électronique dans le livret du kit d’aide à l’arrêt destiné aux fumeurs pour le mois sans tabac de 2019.


Pour finir, citons une analogie imagée du Pr Bertrand Dautzenberg, Président de l’OFT (Office Français de Prévention du Tabagisme) : “Fumer, c’est un peu comme prendre l’autoroute à contresens. Vapoter, c’est rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h.”