Vapoter présente-t-il un risque sur notre système respiratoire?

Face à la démocratisation de la cigarette électronique, de nombreuses questions ont été soulevées. Pour les consommateurs, il est légitime de s’interroger sur les conséquences que peut présenter le vapotage sur notre santé.

By Troubinou

Lorsque l’on connaît les conséquences dramatiques du tabac sur notre organisme, changer pour une solution qui pourrait en présenter d’aussi importantes n’aurait pas ou peu d’intérêt.

La seule certitude, c’est que les 4 000 composants qui constituent une cigarette de tabac ne sont pas présents dans une cigarette électronique, à l’exception de la nicotine qui ne présente pas de danger au regard des faibles quantités contenues dans les e-liquides, et qui n’est pas identifiée comme produit cancérigène.

Mais une question se pose : est-ce que le fait d’inhaler ne risque pas d’affecter notre système respiratoire ?

Afin de pouvoir répondre correctement à cette question, de nombreuses études ont été menées sur le sujet. Malheureusement, aucune ne peut affirmer ou infirmer avec certitude que l’e-cig ne présente aucun danger. Il reste possible que la vapeur générée puisse peut-être à long terme avoir un effet nocif pour notre corps, en particulier pour notre système respiratoire.

“La seule certitude, c’est que les 4 000 composants qui constituent une cigarette de tabac ne sont pas présents dans une cigarette électronique”

Des études scientifiques pas toujours très claires

Deux études scientifiques ont particulièrement fait parler d’elles dans le passé. Elles concernaient les concentrations en formaldéhyde ou d’acroléine qui sont des composés pouvant se révéler dangereux pour notre système respiratoire.

Le formaldéhyde

En janvier 2015, Le New England Journal of Medicine publiait le résultat de deux chercheurs américains de Portland qui affirmaient avoir mesuré des taux extrêmement élevés de formaldéhyde dans la vapeur de cigarettes électroniques, ce qui remettait en cause le fait que la cigarette électronique ne présentait aucun risque cancérigène.

Bien évidemment, cette information a fait l’effet d’une bombe chez les vapoteurs et immédiatement, l’ensemble des médias s’est empressé de relayer l’information. Cependant, la communauté scientifique ainsi que le laboratoire Xérès, fabricant d’e-liquide en France, ont dénoncé ces affirmations tout comme les méthodes d’expérimentation qui ne correspondaient pas à la réalité de l’utilisation de la cigarette électronique.

Trois spécialistes, le Dr Joel Nitzkin, médecin de la santé publique en médecine préventive, épidémiologiste médical, directeur de la santé publique et président de deux organisations nationales de santé publique, Michael Siegel professeur à l’université de Boston et le cardiologue Konstantinos Farsalinos spécialisé dans la cigarette électronique, ont indiqué que ce taux d’émission de formaldéhyde publié dans l’étude ne pouvait être atteint qu’en utilisant une cigarette électronique non alimentée en liquide (appellé « dry hit »), ce qu’aucune personne n’est en capacité de supporter.
Une demande de retrait de l’article a été demandée, appuyée par la signature de 40 autres spécialistes.

Le Dr Farsalinos a publié par la suite une étude dans la revue Addiction qui confirme qu’en utilisation normale, les taux de formaldéhyde sont minimes, mais il aura fallu attendre trois ans pour qu’une seconde étude basée sur les travaux des chercheurs de Portland soit publiée et contredise formellement les conclusions.

L’acroléine

En août 2018, une équipe de chercheurs du Minnesota aux États-Unis a découvert que la vapeur générée par les cigarettes électroniques introduisait notamment de l’acroléine dans la bouche, ce qui aurait pour conséquence d’endommager l’ADN. Leurs travaux ont été présentés à l’occasion du 256e National Meeting & Exposition de l’American Chemical Society à Boston.

Qu’est-ce que l’acroléine ?
L’acroléine est une molécule très irritante (Groupe 3 selon le CIRC), pour la peau et les muqueuses, hautement lacrymogène et qui peut être produite par l’échauffement de la Glycérine Végétale (VG) quand elle commence à se décomposer à partir de 290°C.

Cette fois encore, ce qui est préjudiciable est d’affirmer que la cigarette électronique puisse produire de l’acroléine sans expliquer quelles méthodes ont été utilisées pour obtenir ce résultat.

Cependant, il s’avère qu’aucune cigarette électronique ne peut atteindre les 290°C, seuil de température où l’acroléine commence à se former. C’est d’ailleurs ce que confirme l’Office français de la prévention du tabagisme : « l’acroléine n’est pas détectable dans la vapeur des cigarettes électroniques ; la température de l’atomiseur est inférieure à la température nécessaire à la formation d’acroléine, bien que des contrôles sur ce point soient justifiés ».

Là encore, il n’y a donc aucun risque dans le cadre d’une utilisation normale.


Conclusion

Bien que rien ne prouve que la vapeur générée par la cigarette électronique ne soit pas sans conséquence pour notre organisme, il est important de comprendre que le vapotage sera toujours plus positif pour notre espérance de vie que le tabac. Il est également primordial de garder à l’esprit que ce produit s’adresse à des fumeurs qui ont pour volonté de se débarrasser de leur addiction au tabac qui contient 60 ingrédients cancérigènes. Ces ingrédients causent la mort d’un fumeur sur deux, quel que soit le nombre de cigarettes fumées dans une journée et il s’agit là de données qui elles, sont scientifiquement prouvées. La seule certitude que l’on puisse par conséquent avoir, c’est que le fait de continuer à fumer du tabac ne va pas contribuer aux chances de guérison des malades atteints du cancer.